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HISTOIRE DU SANCTUAIRE NOTRE-DAME DE BON-SECOURS

Cet édifice appelé de tout temps dans le langage populaire « Valmerkapelle » puis « Maria Hilf Kapelle » a connu dans son histoire plusieurs phases de développement. Selon la légende un homme aurait transporté une statue de la Vierge de Saint-Avold à Valmont. Se reposant à l'endroit de la future chapelle, il voulut s'en retourner et ne put soulever ladite statue, malgré l'aide de personnes accourues à son secours. Tous y virent un signe du ciel. Il fut décidé d'ériger à cet endroit une chapelle dédiée à la Vierge.

Une deuxième légende plus proche de la vérité raconte que les moines bénédictins se rendant à leur ferme de Fürst prenaient le chemin de Valmont. Un beau jour, un des moines aperçut une statue de la Vierge dans un buisson près du chemin. Il la rapporta au couvent. Peu de temps après elle disparut. S'en retournant à la ferme de Fürst, il la retrouva au même endroit pour la ramener au couvent, elle y disparut de nouveau. Devant la répétition de ce miracle, les Pères décidèrent la construction d'une chapelle à cet endroit.

  

LES ÉDIFICES ANTÉRIEURS :

DE MODESTES CHAPELLES DE CAMPAGNE

Une première chapelle fort modeste aurait été construite au XVIe siècle, près du site où le réformateur Melanchton prit la parole pour convertir les habitants de Saint-Avold. Cette chapelle de campagne située loin de l'abbaye qui possédait la ferme de Fürst, fut fondée dans une région située sur la frontière de catholicité du duché de Lorraine. La construction de cette chapelle dédiée à la Vierge est peut-être une conséquence directe du passage à la Réforme en 1569 du comte de Nassau, ancien seigneur avoué de Saint-Avold.

Ils détruisirent la chapelle et brûlèrent les béquilles et ex-voto, preuves de la guérison d'un grand nombre de malades. Seule la statue de la Vierge échappa à la folie destructrice des jacobins naboriens. Pendant la Terreur, les Dames Simon et Delesse cachèrent la statue qui selon la légende aurait été précipitée dans la Rosselle et retrouvée intacte. Même les alentours du site sont interdits aux pèlerins clandestins. En vain. puisque bravant les interdits Madame de Méjanès, fondatrice de la Congrégation de Sainte-Chrétienne vint en pèlerinage pour vénérer au moins de loin Notre-Dame.

Après la tourmente révolutionnaire et lors de la restauration du culte par le premier consul en 1802, le clergé séculier sous la direction du très dynamique archiprêtre Houllé entreprit de reconstruire l'édifice. Il obtint des autorités civiles en quête de paix religieuse, l'autorisation d'y ramener la statue de la Vierge. C'est ainsi que fut reconstruit un nouvel édifice grâce aux dons des fidèles impulsés par Madame Simonin qui avait caché la statue pendant la Révolution.

La nouvelle chapelle fut ornée de tableaux, entre autres quelques belles copies des cartons de Raphaël. Elle fut inaugurée le 5 août 1806, jour de la fête de Notre-Dame des Neiges. L'ancienne statue de la Vierge y fut transférée en procession par plusieurs milliers de fidèles.

Très vite le pèlerinage redémarra. Lors du procès-verbal de visite canonique concernant la paroisse de Saint-Avold, le 15 décembre 1807, l'archiprêtre Houllé écrivait à l'évêque : «Il existe sur le ban de Saint-Avold une chapelle de Notre-Dame, depuis la Révolution, réparée et bâtie sur l'ancien emplacement par les habitants mais on ne dit pas de messes ». Cette chapelle existe encore. Elle constitue la partie sud-est de l'actuelle basillique abritant la statue Notre-Dame de Bon-Secours.

UN GRAND BÂTISSEUR : L'ABBÉ LEMIRE (1838-1922)

Au cours du XIXe siècle, le pèlerinage prit une ampleur décisive suite aux courants de dévotion mariale et aux actions conjointes de l'abbé Lemire, originaire de Bouzonville, nommé archiprêtre de Saint-Avold le 17 novembre 1880 par Monseigneur Dupont des Loges, évêque de Metz. Devant l'état de délabrement de la chapelle, le conseil de fabrique dans une réunion extraordinaire le 22 décembre 1889 envisageait les premières mesures. Il décida la construction d'une nouvelle chapelle sur un plan plus vaste. L'estimation des travaux s'élevait à 10 000 marks.

La paroisse demanda au District de Lorraine d'intervenir. Malgré ces difficultés financières, l'abbé Lemire réussit à amasser des dons considérables. Il put bénéficier d'une importante donation de l'abbé Louis Folschviller, ainsi que de membres proches de sa famille. L'acheminement du matériel se fit grâce à l'armée allemande. Il bénéficia de l'aide précieuse de maçons italiens déjà présents à Saint-Avold pour la construction des casernes pour l'armée allemande.

Le 26 mai 1890. lundi de Pentecôte, M. l'abbé Willeumier, vicaire général, bénit, après les vêpres solennelles et devant trois mille, malgré un temps maussade, la première pierre dans une grande ferveur au milieu de fidèles qui chantaient les cantiques de Marie. « Au Secours Vierge Marie, Jungfrau wir dich grüßen, 0 Maria hilf ».

Le samedi 11 octobre 1890 Monseigneur Fleck, évêque de Metz et ancien curé de Valmont de 1860 à 1863, vint bénir le nouvel édifice en présence de cinq mille fidèles. Cette partie nouvellement construite correspond à l'ensemble s'étendant de la nef du choeur jusqu'à l'octogone. Bronder, historien du XIXe siècle, la décrivit ainsi : « Elle est assez grande pour tenir quelques centaines de pèlerins. Le style est roman, le clocher s'élève au-dessus du transept ». Le journal « Le Lorrain » parle avec éloge du bâtiment. « Le mérite de M. le curé est partagé par l'habile et renommé architecte et sculpteur M. Jacquemin qui a fait les plans secondé par M. Guiseppe Brunella maçon. Ce qui frappe le plus dans cette construction nouvelle, c'est l'élégante simplicité de l'ensemble mais surtout du campanile tout de pierre de taille dont la coupole est surmontée d'un ange de grandeur naturelle, lequel porte la bannière de Maria Hilf. Cet ange en pierre de saisonnière sort des ateliers de M. Collin de Viller Laquenexy. L'autel en pierre de Hellering d'une blancheur éclatante a été fort bien exécuté sur le plan de M. Jacquemin, par M. Neiss de Hombourg-Bas. Les vitraux du choeur et du transept sont d'un beau dessin et d'une belle coloration. Ils ont été livrés par la maison Hoener de Nancy ».

Devant les succès croissants des pèlerinages, l'infatigable abbé Lemire entreprit dès l'automne 1896 toute une série de travaux complémentaires. L'édifice fut agrandi par un large octogone surmonté d'une coupole qui, d'après un procès-verbal de visite canonique de 1907, serait une imitation de la cathédrale d'Aix-la-Chapelle. On rajouta au bâtiment d'origine sur la façade ouest, dans son axe vertical, une niche abritant une imposante statue de 2 mètres de haut provenant du portail sud-ouest de la cathédrale de Metz. Il fit aussi réaliser les autels par Jacquemin, sculpteur réputé. L'ensemble fut inauguré par le vicaire général Willeumier le 7 octobre 1902.

Atteint de cécité dès 1903, l'abbé Lemire se vit attribuer par décision du conseil de fabrique du 7 janvier 1906, la gestion complète et à vie du temporel de la basilique composé de jardins, d'une villa ainsi que d'une maison louée, le tout d'une superficie totale de 281 ares. Il abandonna le 31 octobre 1906 son poste d'archiprêtre pour ne se consacrer qu'à l'entretien de Notre-Dame de Bon-Secours. Grand bienfaiteur, témoin de son temps, il créa une première maison d'oeuvre rue des Charrons. Il fut le bienfaiteur de l'hôpital civil appelé par la suite l'hôpital Lemire.

Par achat du 1er avril 1914, il obtint une tombe près de l'église. À sa mort, le 14 juin 1922, il fut enterré près de son église bien-aimée dans une chapelle funéraire située à droite de la Basilique. Une reproduction de Jésus au jardin des oliviers orne l'autel de cet édifice.


LA FAÇADE

C'est en septembre 1898 que la facade fut ornée d'une statue de la Vierge qui porte une inscription latine. , Mater boni Auxillii, Regina Lotharingie », Mère de Bon-Secours, reine de la Lorraine. Ce vocable rappelle la victoire de René II, duc de Lorraine, le 5 janvier 1477 sur les troupes de Charles le Téméraire.

Sur le socle de la statue, on peut lire : ," Virgo Supplex semper Succure populo Deo Devoto » ce qui signifie « Vierge suppliante, viens toujours au secours du peuple voué à Dieu».

La statue de la Vierge fut sculptée par Pierre-François Le Roy, né à Namur (1739-1812) pour le portail sud-ouest de la cathédrale de Metz, décorée par Jacques-François Blondel, architecte du roi.

Lors du réaménagement du portail par les Allemands en 1898, l'abbé Lemire membre de la très influente association de l'Œuvre de la cathédrale de Metz, obtint de son ami François-Louis Fleck devenu évêque de Metz en 1886, l'autorisation de récupérer cette statue. Il la fit installer à Saint- Avold en septembre 1898.


UN ORGANISATEUR DE TALENT :

NICOLAS DICOP (1867-1929)

Né à Hestroff, il fit de brillantes études à Metz et Montigny. Il fut ordonné prêtre en 1894 et envoyé à Boulay comme vicaire. En 1899, il est appelé à remplacer l'abbé Châtelain, curé de Richemont. Il fut nommécuré archiprêtre de Saint-Avold par Monseigneur Benzler, évêque de Metz en 1907.

Ce zélé serviteur de Dieu continua l'œuvre de son prédécesseur tout en s'attelant au travail de restaurati on de l'église paroissiale qu'il baroquisa. Elle se caractérisait par la décoration picturale des voûtes, des vitraux peints, la restauration des boiseries anciennes, la chaire monumentale, la magnifique sonnerie avec son bourdon et carillon. Il sut organiser de très grands pèlerinages et le sanctuaire devint le point de rassemblement du pélerinage marial du diocèse. Il embellit la basilique en la dotant en 1927 d'une chaire à prêcher provenant de l'ancienne église Saints-Pierre-et-Paul. Il décéda le 29 octobre 1929. Des centaines de Naboriens et autres personnes accompagnèrent sa dépouille. Ultime reconnaissance de sa ville, ce succès grandissant du pèlerinage fut honoré par le Pape Pie XI qui éleva le sanctuaire au rang de Basilique mineure le 31 août 1932. L'année suivante, le 23 mai 1933, Monseigneur Pelt au cours d'une messe pontificale procéda lui-même à la promulgation officielle de cette faveur.


NOTRE-DAME DANS LA TOURMENTE

Après l'évacuation en septembre 1939, la statue en bois représentant Notre-Dame de Bon-Secours, ainsi que sa copie furent récupérées par M. Paul Pister, industriel naborien qui la transporta à Sainte-Ruffine.

C'est la statue en bois utilisée lors des processions, qui a été ensuite transférée en l'église Saint-Martin de Couhé (Vienne), lieu de refuge d'une partie des Naboriens et de l'archiprêtre Meyer, pour y être exposée à la vénération des fidèles.

Le 23 mai 1940, le pèlerinage marial à Couhé regroupa dans un élan de ferveur exceptionnel une foule considérable de fidèles autour de la statue de Notre-Dame de Bon-Secours.

Le 16 août 1945, le Cardinal Gerlier, primat des Gaules, présida la fête de la reconnaissance à Notre-Dame en signe de gratitude et de remerciement pour avoir permis à Saint-Avold et à la France de retrouver la paix.

Une association des amis de la Basilique Notre-Dame vit le jour en 1987, son but étant de gérer Foyer et Basilique et de faciliter l'accueil des pèlerins et l'organisation matérielle des diverses manifestations devant contribuer à l'entretien et à la restauration de la Basilique et du Foyer. Cette association veut aussi participer à la promotion d'une vie chrétienne dans l'esprit de Marie, Mère de Jésus-Christ, Mère spirituelle des hommes et image vivante de l'Église elle-même, Mère et éducatrice.

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Cette chapelle pillée par la soldatesque durant la Guerre de Trente Ans fit place à la fin du XVIIe siècle à un édifice plus vaste, dont les plans auraient été conçus par Sébastien Vauban ingénieur militaire de Louis XIV qui séjourna dans notre région à l'occasion des travaux de fortifications entrepris à Sarrelouis et Hombourg en Sarre. Les Français qui occupent le duché de Lorraine de manière presque ininterrompue depuis 1633 favorisent le développement du culte marial. Cette deuxième chapelle plus vaste est mentionnée dans le livre terrier de Valmont rédigé en 1682.

Le 28 février 1728 la chapelle est définitivement rétablie. Elle est desservie par l'abbaye bénédictine de Saint-Avold, qui y nomme des prêtres trévirois pour y lire des messes dans un milieu rural et germanophone. Au XVIIIe siècle, le sanctuaireconnaît un développement constant gravement mis en cause durant la Révolution Française. L'abbaye bénédictine est supprimée puis, dès 1793, dans le cadre de la déchristianisation des campagnes, des jacobins s'acharnèrent sur l'édifice.